la griffe du chien 🐶 wouf

La hiérarchie

Les chiens se plaisent bien au sein d’une hiérarchie. Programmés pour fonctionner au sein d’une pyramide canine, ils sont torturés par les environnements égalitaires ; ils ont besoin d’un chef !

D’innombrables hiérarchies régissent aussi l’existence des humains. Biologiquement ancrées dans leur vision du monde – les homards, nos lointains ancêtres, en établissent aussi – ces hiérarchies sont omniprésentes, que ce soit au travail, à l’école, en famille ou en société.

Ces invisibles pyramides – souvent dictées par différents niveaux de compétences, mais parfois par de simples préjugés ou rapports de forces – gouvernent toutes vos actions. Que vous le vouliez ou non, votre cerveau, comme celui d’un chien, surveille constamment votre statut au sein de tout groupe. Observez votre aisance et votre autorité se transformer selon votre environnement ; cela révélera votre position.

Inconfortables avec cette idée, certains prétendent que les hiérarchies n’existent pas ou qu’elles sont illégitimes et doivent ainsi être détruites. Ils n’éprouvent pourtant pas de culpabilité en choisissant sélectivement un chien en vertu de son tempérament. Toute sélection implique une hiérarchie : pour choisir le « meilleur » chiot, il faut d’abord définir ce qui est « meilleur », et on doit pour cela établir une hiérarchie de valeurs.

La contestation de ces structures hiérarchiques n’influence aucunement la réalité de leur effet. Au contraire ; ceux qui crachent sur l’importance des hiérarchies s’assurent de s’y retrouver très bas, ce qui stimule davantage leur dédain, et ainsi leur déchéance.

Je me méfie de ceux qui méprisent obstinément les structures en place. J’ai déjà partagé leur propos et connais ainsi intimement leur motivation. Derrière leur allure vertueuse, ils ne cherchent souvent rien d’autre que renverser le jeu auquel ils perdent. En rebrassant aveuglément les cartes sans considérer les dommages collatéraux, ils espèrent récolter une position personnelle plus élevée. Enivrés par cet espoir, ils nient entièrement la valeur des structures établies, affirmant que leur statut de victime n’est dû qu’à la malchance.

Détruire une hiérarchie, c’est imposer le chaos et laisser la voie libre à un nouvel ordre ; l’absence de structure est instable, et ne dure jamais longtemps. Observez attentivement ceux qui cherchent à éliminer les hiérarchies en place ; les croyez-vous capables de fonder une nouvel ordre ?

Trouvez le manifestant dont la revendication n’est pas le vulgaire symptôme d’une basse position hiérarchique, celui dont le message ne cherche pas simplement à l’élever au sein d’une pyramide, et vous aurez déniché un véritable révolutionnaire.



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