la griffe du chien 🐶 wouf

La distraction

Assoyez un chien devant un téléviseur, et vous verrez qu’il n’est pas gourmand en divertissements. Un chien n’a ni petite voix, ni malaise devant le vide, et par absence de ces hameçons, il lui est impossible de « décrocher ». Qu’aurait-il ainsi à faire de stimulations qui enivrent son attention ?

Devenu chien, j’ai réalisé que ce sort me guettait aussi : les jours qui filent m’éloignent des distractions. Je n’ai pourtant pas sollicité cette sobriété, c’est plutôt elle qui est venue à moi. En m’observant, mes nœuds intérieurs se sont tranquillement desserrés, et ma nervosité d’agir m’a quitté. Suite à ce relâchement, le vide est devenu plus confortable que l’agitation du divertissement.

Celle qui fait l’expérience de cette liberté singulière renaîtra. Comme une prisonnière récemment délivrée, elle devra repenser sa motivation d’agir, car ses vieilles et douloureuses chaînes ne guideront plus ses pas. Ne détournant plus le regard de son propre sort, elle verra que la distraction ne lui est d’aucune utilité.

La non-action, qui révélait autrefois un subtil mais viscéral inconfort, est désormais ma niche. Je m’y réfugie entre toute tâche, et l’entretiens précieusement. Je vous y inviterais volontiers, mais serez-vous assez paresseux pour en profiter ?

Je ne vous suggérerais pas d’abolir vos divertissements, mais plutôt de les observer scrupuleusement. Vos distractions vous plaisent-elles réellement, ou servent-elles à endormir votre inconfort de ne rien faire ? Remarquez cet inconfort et chérissez-le. Que cet Étrange-Problème-Sans-Nom soit votre passerelle vers le surmontement de vous-même.



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