la griffe du chien 🐶 wouf

La confiance

Le Chien a confiance en lui, mais cette confiance lui a parfois joué des tours. Né à l’époque des bambins-rois et des parents trop doux, il a hérité d’une confiance qui surpassait ses capacités. Le voilà qui projetait une image de savant, sans pour autant être connaissant. Ce n’est pas que le Chien était stupide ; plutôt, il n’avait encore rien fait pour mériter cette confiance excessive en lui-même.

J’entends souvent dire que la confiance est ce qu’il y a de plus important. À mes yeux, cette idée est nocive. Certes, le manque de confiance en soi est terrible. Celui qui en souffre est difficile à guérir ; il n’a pas foi en sa propre guérison. Mais qu’en est-il de l’excès de confiance? Pourrait-on avoir trop de confiance en soi, au point où cela devienne un défaut?

L’excès de confiance est tout aussi dangereux que son absence. Vous en connaissez sans doute qui ont trop confiance en eux. Chez eux, tout n’est que fausse promesse, ouï-dire et vantardise. Mais qu’arrive-t-il lorsque vient le temps de mettre leurs belles paroles à exécution? Ils vacillent et déçoivent : ils ne sont pas à la hauteur de leur prétentieux discours.

La confiance confère un charisme magnétique, mais elle n’est pas toujours accompagnée des capacités dont elle se vante. C’est là son réel danger. Cache-t-elle derrière son voile un charlatan, qui en profite pour vendre sa poudre de perlimpinpin?

Voilà pourquoi je ne prêche pas aveuglément pour la confiance en soi. Sans savoir-faire, elle n’est qu’une coquille dorée : charmante, mais vide. Enseignons plutôt la compétence, et que son fleurissement mène à la confiance!

Un monde dans lequel on truque les pointages et cache les gagnants ; je vous présente l’avenir gouverné par la confiance en soi. « Nous sommes tous spéciaux! » s’écrie le peuple, à l’unisson. « Au nom de la confiance en soi, nous avons détruit tout ce qui était grand : plus personne ne se sent petit! »

J’ai la confiance en haute estime, mais dépourvue d’humilité et compétence, elle me fait horreur. Avoir une confiance à la hauteur de ses compétences – et peut-être un peu plus, pour négocier son salaire – j’admire cela. Mais donner la confiance d’un roi à celui qui ne sait pas attacher ses souliers? Cela mènera au désastre.



Inscris-toi : email