la griffe du chien 🐶 wouf

Le premier chemin

Le Chien vous l’a déjà dit, il a parcouru deux chemins : celui du civil prospère et celui du rêveur. Dans le premier, il recherchait la direction confiante des riches ; dans l’autre, la liberté joviale des hippies.

Mon premier chemin fut sans doute le moins intéressant. Comme beaucoup, j’ai suivi la voie prescrite – celle de la scolarité et de l’emploi – bien qu’elle éveillait en moi quelques soupçons.

J’ai toujours mesuré l’intérêt d’un chemin par la grandeur de ceux qui l’avaient suivi. Or, il m’était impossible d’aspirer à la vie stable et prévisible du civil. Je ne pouvais pas expliquer pourquoi, mais ce chemin me semblait dénué de sens, comme une route dorée ne menant nulle part.

Malheureusement, je n’avais découvert aucune alternative à ce chemin douteux. J’ai donc accepté à contrecœur cette vie d’étapes prévisibles. Mais tant qu’à me résigner à ce chemin, j’ai résolu de l’exploiter à plein.

« Si je dois participer à cette course vide, aussi bien m’y lancer pleinement et la gagner! » me suis-je promis « Je deviendrai donc riche. La prospérité m’offrira peut-être la liberté à laquelle aspire mon cœur! »

Ainsi, j’ai commencé à planifier méticuleusement ma prospérité. Je terminerais mes études en vitesse pour gagner plus rapidement de l’argent, que j’investirais aussitôt dans une propriété. J’en placerais même une partie pour ma retraite! J’ai pris goût à cette quête. Un peu trop.

Au début, mon plan se déroulait tel que prévu, comme une lune de miel. Durant cette brève période, j’étudiais avec enthousiasme et détermination. « Tu as trouvé ton chemin! » s’exclamaient déjà certains, soulagés que j’aie rejoint leurs rangs. « Nous te l’avions dit, cela était le choix raisonnable! »

Ils ignoraient que j’allais bientôt cracher sur ces accomplissements.

Après quelques mois de cette mascarade, le doute s’est mis à me hanter. « Où me dirigeais-je ainsi, en idolâtrant l’argent et le succès? Et surtout, qui allais-je devenir? »

Mon ambition, qui m’avait motivé jusqu’à maintenant, s’effritait. Chaque pas marché sur cette voie me rendait plus avide et préoccupé. « Que vaut une prospérité qui me rend méprisable? » ai-je conclu, amèrement.

J’ai donc rejeté la prospérité et les ambitions qui l’accompagnaient. Ce chemin ne me satisfaisait pas. Il ne me satisferait jamais.

Mais comment allais-je maintenant vivre? Quelles voies me restait-il?

C’est ainsi que j’ai découvert la voie libre du hippie. Elle me parût être aux antipodes de la voie de la prospérité que j’avais rejetée. Je vous en témoignerai bientôt.



Inscris-toi : email